Un passage tombé du camion extrait du tome 2 d'Albert Combry (à paraitre)


Albert Combry passe sa vie immergé dans une ligne ténue qui n’est qu’un horizon virtuel, qu’une transversale floutée et douloureusement à peine courbé. Chaque évènement, chaque point, chaque grain de sa pseudo-réalité improbable mais non pas impossible (je n’ai pas dit possible) est moins perceptible qu’un cahot sur une route mal empierrée. Le voyageur dans l’habitacle étanche du bolide qui passe ne le ressent pas. Ces accoups indétectables participent pourtant de son expérience sensible.

Albert n’a pas de carte et il ne voit rien du chemin. D’ailleurs y a-t-il un chemin ?

Il n’y a pas de chaude voix féminine aux intonations à peine bizarres pour lui dire :

- «  Dans trois cent cinquante mètres prenez la troisième sortie à droite sur l’avenue du Commodore Ba’al-Ba’alou.

Le ciel est dégagé. Il fait grand jour. Il n’y a pas de brouillard pourtant le paysage est tellement flou qu’on en arrive à douter de son existence. Évidemment on ne croise personne réellement. Tout juste, en imagination, une lumière clignotante pâlotte passe soudain sur la gauche, à la limite du champ de vision.

Il n’a pas besoin de prétendre qu’il y a une route ou un chemin pour justifier d’une trajectoire et moins encore pour prétendre influer sur sa destinée. 

Observez-le. 

Ne trouvez-vous pas qu’il semble penser à autre chose ?

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